Walmart (NYSE: WMT) dit étendre sa stratégie immobilière en acquérant un centre commercial à Pittsburgh

Si vous avez toujours rêvé d’un Walmart Supercenter (NYSE: WMT) juste à côté de votre aire de restauration préférée ou de votre cinéma, votre souhait pourrait bien être exaucé. Le plus grand détaillant au monde a annoncé l’acquisition d’un centre commercial populaire en périphérie de Pittsburgh. L’accord, d’un montant de 34 millions de dollars, est insignifiant comparé aux 620 milliards de dollars de revenus annuels de Walmart, mais il marque un tournant stratégique inédit dans son approche immobilière.
Basée à Bentonville, dans l’Arkansas, l’entreprise est restée discrète sur les détails, mais a laissé entendre qu’elle explorait de nouveaux formats, déclarant à CNBC qu’elle souhaitait « participer à toute future réhabilitation de ce site ». Ce centre commercial, l’un des plus grands de Pennsylvanie, a été construit en 1969. Avec ses 133 magasins et près de 93 000 m² d’espace commercial, il attire près de 3,5 millions de visiteurs par an.
Cette acquisition illustre un phénomène de plus en plus courant : des complexes commerciaux vieillissants qui retrouvent une nouvelle vie, alors qu’une génération de consommateurs a délaissé ce qui était autrefois un pilier de la culture américaine au profit des achats en ligne. L’opération intervient également alors qu’Amazon (NASDAQ: AMZN), principal rival de Walmart, accélère son expansion physique dans le commerce traditionnel. Posséder des espaces dans des centres commerciaux pourrait permettre à Walmart d’expérimenter de nouveaux concepts, qu’ils soient logistiques, commerciaux ou liés au divertissement, et ainsi maintenir la pression sur la concurrence.
De nouvelles opportunités
Cette évolution pourrait ouvrir la voie à des perspectives de croissance intéressantes, surtout à un moment où les centres commerciaux connaissent une légère reprise, selon Coresight Research, malgré la perception générale d’un secteur en déclin. L’information la plus précieuse du cabinet de conseil est toutefois son observation selon laquelle une stratégie de marque collective peut stimuler les ventes. C’est précisément ce qui pourrait intéresser Walmart.
« La synergie de marque repose sur l’idée que des enseignes génèrent plus de valeur en étant situées à proximité d’autres marques populaires ou à forte valeur ajoutée. Elles utilisent cette proximité pour identifier des emplacements propices au succès et augmenter le trafic en magasin en attirant des clients engagés », explique Coresight dans un rapport. En devenant propriétaire, Walmart pourra sélectionner stratégiquement les enseignes voisines afin d’augmenter la fréquentation de son propre magasin, s’il décide d’en ouvrir un sur le site. Une visite chez H&M ou Dick’s Sporting Goods (NYSE: DKS), par exemple, pourrait se terminer par une course rapide chez Walmart. De plus, cela lui donnerait un levier pour éloigner certains concurrents directs.
L’incursion de Walmart dans l’immobilier commercial pourrait également dynamiser ce secteur. CBL Properties (NYSE: CBL), l’ancien propriétaire du centre commercial de Monroeville, a déclaré que cette transaction lui permettrait de se concentrer « sur des biens à plus forte rentabilité ». D’autres acteurs majeurs comme Macerich (NYSE: MAC), Simon Property Group (NYSE: SPG) et Regency Centers (NASDAQ: REG) pourraient également en bénéficier. Alors qu’ils privilégient leurs emplacements haut de gamme les plus rentables, Walmart pourrait être en quête d’opportunités parmi les propriétés qu’ils souhaitent céder.
Une concurrence acharnée
Walmart, dont le cours de l’action a grimpé de plus de 80 % sur l’année écoulée, dépassant largement la performance de ses rivaux Costco Wholesale (NASDAQ: COST) et Amazon, est si vaste qu’aucune initiative isolée ne peut transformer immédiatement ses résultats financiers. Pourtant, ce mouvement démontre que l’entreprise ne se repose pas sur ses acquis et cherche constamment à innover, notamment en ciblant les ménages aisés gagnant plus de 100 000 dollars par an qui est un segment représentant 75 % des récents gains de parts de marché.
« La concurrence est féroce et vient de toutes parts. Notre état d’esprit est d’être attentifs, d’observer et d’apprendre », a déclaré le PDG Douglas McMillon lors d’un appel avec les investisseurs.
« Lorsqu’on observe une réaction positive des clients, on réagit si cela a du sens pour nous. Et si nous devons changer, nous changeons. Nous restons concentrés sur nos clients, sur nos employés, tout en gardant un œil sur la concurrence pour en tirer des enseignements et les appliquer. »
Les centres commerciaux attirent à nouveau l’attention des investisseurs, et l’entrée de Walmart dans ce secteur ajoute une touche d’ironie : après des décennies à les défier, l’enseigne semble désormais vouloir jouer un rôle clé dans leur renaissance.