Vanguard : les obligations surpasseront les actions au cours de la prochaine décennie

Vous savez sans doute que, sur le long terme, les actions offrent de meilleurs rendements que les obligations.
Un investissement de 100 dollars dans le S&P 500 en 1928 aurait atteint près de 983 000 dollars fin 2024 (dividendes inclus). En comparaison, 100 dollars placés dans des obligations d’État américaines à 10 ans auraient à peine dépassé 7 000 dollars, selon Aswath Damodaran, professeur de finance à l’université de New York.
La principale raison de cet écart est que les actions reflètent la croissance des bénéfices des entreprises, tandis que les obligations ne font que refléter le coût de l’emprunt.
Cependant, il y a eu de longues périodes où les obligations ont surpassé les actions. Ce fut le cas entre 2000 et 2020, où le S&P 500 a affiché un rendement annualisé de 5,4 %, contre 8,3 % pour les obligations du Trésor à 10 ans et plus, selon Jeff Sommer du New York Times.
Ces performances ont suivi l’éclatement de la bulle Internet en 2000 et la baisse des taux d’intérêt due à une inflation modérée et une croissance économique contenue.
Les prévisions de Vanguard pour les 10 prochaines années
Le géant de la gestion d’actifs Vanguard estime que la prochaine décennie pourrait à nouveau voir les obligations surpasser les actions. Il prévoit un rendement annualisé de 2,9 % à 4,9 % pour l’indice MSCI US Broad Market (dividendes inclus), contre 4,7 % à 5,7 % pour l’indice Bloomberg US Aggregate Bond.
Kevin Khang, économiste senior chez Vanguard, avance trois raisons pour lesquelles il serait plus intéressant d’investir dans les obligations plutôt que dans les actions actuellement.
1. Les actions pourraient être surévaluées. « Après des années de résilience macroéconomique qui ont évité une récession et provoqué une hausse des marchés tirée par les bénéfices, [les actions] se situent à des niveaux qui intègrent très peu de risques de baisse », explique Khang dans une analyse. La faible prime de risque intégrée dans les valorisations actuelles rend le marché vulnérable à une correction, notamment en cas de récession ou de turbulences financières.
Les obligations sont aujourd’hui correctement valorisées
2. Contrairement aux actions, les obligations offrent désormais « un bien meilleur équilibre » entre risque et rendement, selon Khang. Les obligations du Trésor américain offrent actuellement un rendement de 4 % à 5 %, ce qui correspond à leur moyenne historique. Même si les taux d’intérêt augmentaient légèrement, par exemple en raison de pressions inflationnistes liées aux tarifs douaniers, les investisseurs obligataires à long terme pourraient en profiter en réinvestissant à des rendements plus élevés. La stabilité des revenus issus des obligations en fait « une alternative attrayante face à la volatilité potentielle des actions ».
3. Les obligations permettent de rester investi en actions dans n’importe quel contexte.
« Après des années de surperformance des actions, de nombreux investisseurs sont trop exposés aux actions américaines », souligne Khang. « Il pourrait être judicieux de rééquilibrer la répartition entre actions et obligations afin que les revenus fixes puissent jouer leur rôle de stabilisateur en cas de chute imprévue des marchés boursiers. »
Les obligations sont accessibles via des fonds négociés en bourse (ETF). Pour ceux qui recherchent des obligations d’entreprises, qui offrent un rendement supérieur aux obligations d’État mais avec un risque plus élevé, l’ETF Vanguard Intermediate-Term Corporate Bond (NASDAQ: VCIT) est le plus important du secteur, avec 51 milliards de dollars d’actifs sous gestion.
Prédire les marchés sur 10 ans reste un exercice difficile, mais il pourrait être judicieux de diversifier son portefeuille en combinant actions et obligations, notamment via des obligations d’entreprises.