Microsoft (NASDAQ : MSFT) ravive la guerre des assistants IA en s’attaquant à Alexa d’Amazon (NASDAQ : AMZN) et Siri d’Apple (NASDAQ : AAPL)

par
ai

Microsoft (NASDAQ : MSFT) est à la traîne par rapport à des rivaux comme Amazon (NASDAQ : AMZN), Apple (NASDAQ : AAPL) et Google (NASDAQ : GOOGL) dans certains domaines clés de la tech grand public. Mais le géant du logiciel espère qu’une version remaniée de son application Copilot pourra lui donner un avantage dans la course effrénée à l’intelligence artificielle. Il s’agit d’une offensive directe contre Alexa et Siri, à un moment où le secteur se tourne de plus en plus vers les “agents” capables d’exécuter des tâches de manière autonome, sans supervision humaine.

« Tout le monde s’apprête à avoir un expert mondial dans sa poche, un enseignant, un partenaire créatif, un chef de projet, un chercheur, un chef de cabinet », a déclaré Mustafa Suleyman, responsable de l’IA chez Microsoft, plus tôt ce mois-ci lors d’un événement où il a dévoilé de nouvelles fonctionnalités grand public de Copilot, capables d’aider pour tout, des achats à la recherche d’un appartement. « Aucune métaphore ne semble vraiment à la hauteur. C’est une capacité véritablement magique, qui travaille pour vous. »

Suleyman, entrepreneur tech ayant cofondé DeepMind puis Inflection AI, a rejoint Microsoft l’an dernier et a depuis recruté des scientifiques issus de concurrents comme Google. Les enjeux sont évidents, lui qui a déjà prédit que l’IA conversationnelle deviendrait le nouveau navigateur web et moteur de recherche — deux domaines dans lesquels Microsoft a vu sa part de marché s’éroder. Un Copilot réussi pourrait permettre de regagner du terrain, d’autant plus qu’Apple peine notoirement à doter Siri de fonctionnalités plus intelligentes.

Une mémoire qui évolue

Outre la possibilité de créer instantanément des podcasts personnalisés, le nouveau Copilot — que Suleyman décrit comme un « compagnon IA » utilisable pour tout, de l’éducation canine à l’organisation de voyages — intègre une mémoire contextuelle qui évolue avec l’utilisateur et ne perd jamais une interaction. Selon lui, cela s’inscrit dans l’évolution des chatbots, passés du QI à l’IE (intelligence émotionnelle), puis maintenant au QA — le quotient d’action, soit la « capacité à réellement faire les choses pour vous ».

« Vous n’aurez plus jamais besoin de repartir de zéro avec votre Copilot personnel », a poursuivi Suleyman, précisant que cette mémoire allait bien au-delà des simples rappels d’anniversaire. « Ce que nous voyons actuellement n’est que l’ébauche de ce que cela va devenir dans la pratique. »

Microsoft, dont la majorité des revenus proviennent de ses offres destinées aux entreprises, comme Microsoft 365 et le cloud Azure, a vu ses actions chuter de 6,2 % sur l’année écoulée. Les entreprises ayant plus de contact direct avec les consommateurs s’en sont mieux sorties sur la même période : Amazon n’a reculé que de 0,8 %, Google a progressé de 3,3 % et Apple a bondi de 17 %.

Une concurrence acharnée

Avec le nombre d’assistants vocaux numériques ayant plus que doublé depuis 2020 — ils sont désormais plus nombreux que les êtres humains sur Terre —, on comprend pourquoi Microsoft veut s’imposer sur ce marché qui unifie enceintes connectées, chatbots, PC et smartphones autour de quelques plateformes rivales. Ce ne sera toutefois pas une tâche facile : son précédent produit, Cortana, récemment remplacé par Copilot, était perçu comme nettement moins intelligent que Siri, Alexa ou Google Assistant, et nettement moins utilisé. Microsoft ne dispose par ailleurs ni d’un système d’exploitation mobile largement répandu comme Android ou iOS, ni d’une forte part de marché dans la recherche ou les navigateurs, domaines où Google règne en maître. La course aux nouvelles fonctionnalités est féroce : Apple devrait mettre à jour Siri cette année, tandis qu’Amazon a largement axé sa dernière lettre aux investisseurs sur l’IA, promettant que son service Alexa+ en cours de déploiement serait révolutionnaire.

« Alexa+ n’est pas seulement aussi intelligente que les principaux chatbots, elle peut aussi exécuter une foule d’actions concrètes », a écrit Andy Jassy, PDG d’Amazon. « Elle peut jouer de la musique, des vidéos, transférer des médias entre vos appareils, régler des alarmes et des minuteurs, contrôler votre maison connectée, passer commande parmi des centaines de millions d’articles en ligne, réserver un restaurant ou un Uber, commander des billets de concert, vous alerter quand votre artiste préféré annonce une tournée, trouver un plombier pour réparer votre évier, et se souvenir de tout ce que vous avez fait sur Amazon. »

Il reste à voir à quel point ces assistants virtuels deviendront réellement utiles, mais alors que Microsoft affronte Amazon, Apple et Google — sans oublier les offres de chatbots comme ChatGPT d’OpenAI et Grok de xAI —, les véritables gagnants pourraient bien être les fournisseurs d’infrastructure IA comme CoreWeave (NASDAQ : CRWV) et les fabricants de puces comme NVIDIA (NASDAQ : NVDA). Peu importe qui l’emportera, quelqu’un devra bien traiter toutes ces données dans des centres serveurs — et cette nouvelle bataille pour les agents intelligents confirme que la demande pour l’IA générative est loin de ralentir.